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Le consentement dans le couple : Pourquoi est-ce si compliqué ?

Le consentement, ce mot souvent associé à des débats sociaux ou juridiques, est en réalité une pierre angulaire de toute relation intime et durable. Pourtant, lorsqu’il s’agit de nos couples, il peut devenir un sujet délicat, voire source de tensions.

Pourquoi est-il si difficile de parler de consentement avec la personne qu’on aime, et comment peut-on naviguer ces défis pour construire une relation plus respectueuse et épanouissante ?

1. Le mythe de la "fusion amoureuse"

Dans les récits d’amour idéalisé, on imagine souvent que les couples doivent tout partager, tout deviner, et surtout… tout accepter sans avoir besoin de demander. Cette vision romantique repose sur l’idée que l’amour est une fusion parfaite où les besoins de chacun s’alignent naturellement.


Mais en réalité, ce mythe crée des attentes irréalistes. Personne ne peut lire dans les pensées de son/sa partenaire. Oser demander, dire non ou poser une limite peut sembler briser cette "magie" de la fusion. Pourtant, c’est exactement le contraire : c’est dans le respect des frontières que l’amour véritable grandit.




2. La peur du rejet

Dire non, ou même poser une question explicite sur le consentement, peut être effrayant. Beaucoup de personnes associent un refus ou une limite à un rejet personnel :

  • "Si je dis non, il/elle va penser que je ne l’aime pas."

  • "Si je demande, il/elle va croire que je doute de nous."

Ces peurs, bien que légitimes, peuvent nous conduire à éviter les conversations difficiles. Pourtant, le consentement est tout sauf un rejet : c’est une affirmation de soi et de la relation, une preuve qu’on se soucie suffisamment de l’autre pour vouloir créer un espace d’honnêteté.


"Si poser tes limites te donne l’impression de risquer l’amour de l’autre, alors ce n’est plus de l’amour, mais une négociation de survie."


3. Les dynamiques de pouvoir invisibles et la peur de représailles


Dans chaque couple, il existe des dynamiques de pouvoir subtiles. Ces dynamiques peuvent rendre difficile l’expression d’un consentement véritable, surtout si l’un des partenaires a tendance à prendre plus de place, à être plus assertif, ou si des schémas culturels viennent compliquer la donne.


Une peur particulièrement paralysante, bien que souvent taboue, est celle de la revanche :

  • "Si je dis non, il/elle risque de me punir en se fermant, en m’ignorant, ou en étant distant."

  • "Et si mon refus provoquait une dispute ou une escalade émotionnelle incontrôlable ?"


Cette crainte de représailles peut être subtile : elle n’a pas besoin d’être explicitement verbalisée pour influencer les comportements. Un simple regard de désapprobation, une remarque passive-agressive, ou une période de froideur peuvent suffire à dissuader une personne de poser ses limites à l’avenir.


Ces mécanismes, souvent inconscients, créent une dynamique où l’un des partenaires pourrait se sentir obligé de consentir pour éviter des conflits ou des formes de "punition émotionnelle". Cela détruit la confiance à long terme, car le consentement cesse d’être une expression authentique et devient une stratégie de survie relationnelle.


Pour qu’un consentement sain existe, chaque partenaire doit pouvoir exprimer ses besoins et ses limites sans craindre des représailles, qu’elles soient directes ou indirectes. Cela demande une vigilance active de la part des deux parties pour repérer et désamorcer ces schémas avant qu’ils ne s’installent.




4. Le consentement au-delà du sexe, un acte profondément politique


Quand on parle de consentement, on pense souvent à l’intimité physique ou sexuelle. Mais le consentement va bien au-delà. Il concerne toutes les dimensions du quotidien en couple :

  • Est-ce que je me sens libre de dire non à un projet commun sans culpabiliser ?

  • Suis-je à l’aise pour exprimer mes besoins émotionnels ?

  • Ai-je le droit de ne pas être d’accord sans craindre une dispute ?

En réalité, le consentement est un cadre global de respect mutuel qui permet à chaque partenaire d’être pleinement lui-même.


"Et si le plus beau cadeau que vous pouviez faire à votre partenaire était de le/la libérer de la peur de vous décevoir ?"

Au-delà de la sphère intime, le consentement dans le couple est un véritable acte politique. Dans une société marquée par des siècles de domination patriarcale et d’effacement des besoins individuels au profit de normes collectives, dire "oui" ou "non" en conscience devient un geste révolutionnaire. Refuser une dynamique où l’un impose et l’autre cède, c’est renverser un modèle qui privilégie le contrôle sur l’autonomie.


Cette question touche à des enjeux de justice et d’égalité : comment construire un espace où chaque partenaire peut s’exprimer librement sans craindre d’être réduit·e à un rôle, un besoin, ou une attente ? Pratiquer un consentement réel, c’est remettre en question les schémas de pouvoir invisibles dans le couple, mais aussi dans la société. Cela nous invite à construire des relations basées sur l’écoute, la reconnaissance de l’autre, et l’abandon des stratégies de domination.


En choisissant de faire du consentement une pratique quotidienne, on ouvre la porte à des relations qui ne reproduisent pas les systèmes oppressifs du monde extérieur. On crée un espace où chacun·e est vu·e, entendu·e, et respecté·e – un micro-acte de résistance qui peut transformer nos vies, nos couples, et, peut-être, le monde.



5. Comment cultiver un consentement authentique dans le couple ?


  • Développez la communication explicite. Parfois, un simple "Est-ce que ça te va ?" ou "Comment tu te sens avec ça ?" peut ouvrir des portes insoupçonnées.

  • Créez un climat de sécurité émotionnelle. Laisser l’autre exprimer un non sans représailles est essentiel pour qu’il/elle se sente libre de s’affirmer.

  • Apprenez à lire les signaux non verbaux. Le corps parle souvent plus fort que les mots : un geste de recul, une tension dans la voix… Soyez attentif·ve.

  • Travaillez sur vos propres insécurités : merci pour ton non. Être capable de recevoir un non sans le prendre personnellement est une clé pour cultiver un consentement sain. Dire "merci pour ton non" aide à enclencher cette dynamique d'ouverture au non.


"Le consentement véritable naît là où l’amour protège, pas là où il pèse."

6. Dire "non", c’est dire "oui" à une relation authentique

Au final, le consentement est un cadeau que vous offrez à votre couple. Dire "non" ou poser des limites n’est pas une menace, mais une opportunité de renforcer la confiance. C’est affirmer que votre relation est suffisamment solide pour accueillir la vérité, même lorsqu’elle est inconfortable.


Alors oui, parler de consentement dans le couple est parfois difficile. Mais c’est précisément là que réside sa beauté : dans cet effort partagé de construire une relation où chacun peut se sentir vu, entendu et respecté.




Pour aller plus loin

  • Découvrez nos ateliers pour couples, où nous explorons des outils pratiques pour améliorer la communication et cultiver un consentement authentique dans la relation.

  • Rejoignez-nous sur Instagram pour des réflexions et conseils autour de l’amour conscient.


Parce que chaque couple mérite un espace où amour rime avec respect. ❤️

 
 
 

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